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24/08/2013

Ma Vie toute pourrie (J. SMITH)

« Je m’appelle Sam Wallis, j’ai treize ans, et ma vie est officiellement fichue.»

smith, nathan,adolescente,amitié,relations familialesAinsi commence le nouveau roman de Jenny SMITH, auteur du Journal de Katie Sutton. Son héroïne  s’appelle Sam, vit avec ses parents (mère infirmière et père boucher) et un grand frère de seize ans. Le drame ? Gemma, sa meilleure amie « du monde entier », vient de déménager à des millions de kilomètres. Avec elle, elle dressait des listes de « points positifs / points négatifs », et elle assumait ses sweats roses avec des chevaux. Maintenant qu’elle est partie, tout ce qu’elle faisais lui semble nul et puéril et Sam en arrive à se demander si ce n’est pas elle qui serait nulle et puérile. Surtout après s’être ridiculisée à vie devant David Matthieson, alors qu’il lui avait souri !

Si le précédent roman de Jenny SMITH présentait quelques faiblesses, des traits trop grossièrement esquissés et une intrigue languissante parfois, elle réussit avec Ma Vie toute pourrie un livre hilarant d’un bout à l’autre, mais qui n’écarte pas pour autant les problématiques typiques de l’adolescence : la quête de soi, la relation aux autres et la difficile découverte du monde des adultes. Le divorce, l’alcoolisme, Facebook, la pression sociale, tous ces thèmes sont présents et intelligemment traités.

Alternant narration à la première personne, extraits de discussion par mail et pages Facebook, ce roman se dévore en un clin d’œil et plaira aux adolescentes de 11 à 15 ans à coup sûr.

Papa n’est pas petit, mais il n'est pas vraiment grand non plus. Il est plutôt compact, musclé et poilu. Bon, à m’entendre, on dirait un nain du Seigneur des anneaux, alors que pas du tout. Il a un visage tout rouge, tout rond et souriant, des cheveux et des gros sourcils noirs, et toujours l’air mal rasé quoi qu’il fasse. Il est pas mal, mais il n’est pas beau comme maman est belle.

- Joyeux anniversaire ! a-t-il claironné en brandissant un sac en plastique comme un trophée. J’ai un cadeau pour toi !

Mon cœur s’est serré; c’était un sac à rayures de la boucherie. Il y avait même des traces de sang sur le papier à l’intérieur.

Papa a continué à brandir son sac comme s’il contenait un collier de diamants.

- Hé non, ça n’est pas du porc ! J’avais dit ça pour brouiller les pistes. Pour fêter nos vingt ans de vie commune, je nous ai rapporté le meilleur faux-filet que tu aies jamais mangé !

Maman a gardé le nez plongé dans ses mots croisés comme si elle n’avait rien entendu. Papa n’a pas reçu le message ; il est sur sa planète. Il s’est frotté les mains avec satisfaction.

–Ça va être le dîner de notre vie !

 Maman a levé les yeux pour demander :

– « Sentiment éprouvé quand vos attentes ne se réalisent pas. » En neuf lettres. La première est un D.

Puis elle est montée à l’étage.

–Euh… neuf lettres… je sèche, a dit papa, totalement sur sa planète, donc.

- « Déception », ai-je dit.

Jenny SMITH, Ma Vie toute pourrie

Nathan

280 pages – 14,50 €

Titre original : My Big Fat Teen Crisis – Paru en 2012 – Traduit en Français en 2012

Feuilleter un extrait : http://www.nathan.fr/feuilletage/?isbn=9782092547540

L’auteur : Jenny SMITH est née à Glasgow, au Royaume-Uni.  Son enfance a été bercée par les histoires que racontait son père, un excellent conteur, qui lui a transmis sa passion pour le récit. Elle a étudié la littérature anglaise à l’université de Glasgow et vit aujourd’hui avec son mari et leurs deux fils dans un petit village du comté d’Oxford.

Le site de l’auteur (en anglais): http://www.jennysmithonline.com

01/11/2010

Le Mystère de la tombe Gaylard (M-C. BOUCAULT)

mystère tombe gaylard.jpeg« Comme chaque samedi midi, après les cours, j’étais rentrée directement à la maison. »

Tous les samedis, Sybille a pris l’habitude d’aller nager en sortant du lycée. En y allant, elle a l’habitude de flâner dans les puces de Vanves où elle adore chiner. Mais un jour, ce n’est plus les habituelles babioles qui attirent son œil, bien plutôt un vieil album photo. Comment des gens ont-ils pu se débarrasser ainsi de souvenirs si intimes ? Choquée, elle décide de racheter l’album pour le ramener à ses propriétaires. Mais elle va découvrir une situation qu’elle n’aurait pas imaginée…

Facile à lire, présentant le portrait d’une adolescente à la fois décidée et sensible, Le Mystère de la tombe Gaylard aborde des thématiques moins souvent traitées : celle de relations familiales compliquées, des questions d’héritage, de relations dans la fratrie.

Tout en menant l’enquête pour découvrir le secret de cette « tombe Gaylard », l’héroïne est bien consciente que c’est dans son histoire personnelle qu’elle s’enfonce en parallèle et que, refusant de laisser perdre ces souvenirs, ce sont les siens qu’elle essaie de préserver.

La narration est alerte, à la première personne, presque trop polie pour être celle d’une adolescente de dix-sept ans, mais néanmoins l’ensemble se lit avec facilité, notamment pour les lecteurs peu chevronnés.

L’album immortalisait plusieurs jolies scènes de déjeuner familial avec elles sous le pommier du jardin.

Tous ces moments de vie ne regardaient que nous. Je n’aurais pas du tout aimé qu’un étranger u=y ait accès en consultant l’album de mamie Pierrette. Mais le pire, pour moi, c’était d’imaginer qu’un inconnu le dépouille de nos photos pour les remplacer par les siennes.

Je frémis à cette idée, les larmes me montèrent aux yeux.

Comme pour conjurer le sort, je décidai alors d’acheter l’album de Germaine Turpin. Pour qu’_il ne puisse jamais tomber entre de plus mauvaises mains que les miennes.

Marie-Claire BOUCAULT, Le Mystère de la tombe Gaylard.

Souris noire - Syros

180 pages – 5,95€

Paru en 2010

L’auteur : Diplômée de Lettres, Marie-Claire BOUCAULT a longtemps travaillé dans l’édition comme directrice de collection dans le domaine de la science-fiction (Fleuve noir). Mais quand elle prend la plume, c’est pour raconter des histoires bien ancrées dans notre époque, où le maître mot est le suspense.

Elle est aujourd’hui journaliste d’entreprise.

18/10/2010

Sans vérité (D. FORMA)

9782748509809R3.gif« Non, tu n’es pas laide… ni grosse ! Pourquoi dis-tu cela ?»

Denis a une vingtaine d’années et vient de perdre son père. Après le divorce, il avait choisi de rester avec lui alors que sa mère partait refaire sa vie en Argentine. Proche de cet homme discret sur lui-même, il décide d’enquêter sur sa mort suspecte. Il va alors plonger dans les secrets de famille et découvrir le poids des non-dits.

Le roman de Dominique FORMA est long à commencer : une présentation du narrateur dans sa vie, personnelle et professionnelle, dans son environnement, dans ses relations aux autres, il faut attendre le onzième chapitre, autant dire la moitié du livre, pour que l’histoire débute vraiment et que l’on plonge dans les tréfonds de l’histoire familiale.

L’idée de départ est intéressante : la question du point de vue que chacun peut avoir sur une même situation mais l’ensemble reste à la surface des choses, se contentant d’esquisser des réponses qui se révèlent au final plutôt décevantes, avec une fois qui laisse un goût d’inachevé. Dommage.

Toute vérité n’est pas bonne à dire. Je le compris ce jour-là, lorsque mon ex-petite amie me gifla du revers de la main. Aurais-je dû lui mentir ?... D’autres termes, plus ronds, mieux enrobés, plus sucrés, auraient-ils fait passer l’amère pilule de cette mise au point ?

La vérité est cruelle, un monolithe de granit, incassable, doré.

Parfois difficile à partager.

La vérité n’est pas une science exacte. L’honnêteté morale a des contours imprécis.

Il existe une infinie de vérités, parallèles, complémentaires, qui s’opposent et se contredisent selon l’endroit d’où  on les exprime.

Dominique FORMA, Sans vérité.

Syros – Rat noir

188 pages – 11,20€

Paru en 2010

Feuilleter un extrait : http://www.syros.fr/feuilletage/viewer.php?isbn=978274850...

L’auteur : Né à Paris, Dominique FORMA a débuté sa carrière dans le monde de la musique. « Music supervisor » sur différents films américains pendant une quinzaine d’années, il a écrit également plusieurs scripts avant de diriger un court-métrage, puis un long, La Loi des armes, distribué en 2002.

Rentré en France en 2007, il a publié Skeud en 2007 puis écrit une série en 2008, Sang Froid.

Site Internet : http://dominiqueforma.free.fr